Mal-logement : François Fillon sollicite les préfets
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 08.12.10 | 17h15
Des polémiques avaient éclaté en novembre concernant l'accueil dans les centres d'urgence, et l'occupation des logements sociaux.AFP/BERTRAND GUAY
Alors que l'hiver s'installe sur la France et que des polémiques ont récemment éclaté sur les logements sociaux et d'urgence, François Fillon a rendu publique, mercredi 8 décembre, une circulaire exhortant les préfets à améliorer rapidement les conditions de logement en France. "Je vous demande donc de poursuivre et d'amplifier vos efforts pour réduire très significativement le nombre de personnes dépourvues de logement ou vivant dans des conditions de logement indignes", écrit-il dans le texte, diffusé lundi aux intéressés, demandant aux préfectures de porter leurs efforts sur l'accès au logement des personnes à revenus modestes, et sur l'accès aux centres d'hébergement pour les plus démunis.
A la suite de cette circulaire, qui répond à un engagement pris auprès des associations et qui veut rappeler la priorité donnée par le gouvernement à l'accès au logement dans le cadre du "Chantier national prioritaire 2008-2012", François Fillon doit rencontrer les préfets réunis au ministère de l'intérieur lundi, a indiqué Matignon.
MOBILISER LES CAPACITÉS D'ACCUEIL DES SANS-ABRI
Sur l'hébergement d'urgence, sujet particulièrement sensible en période de froid, le premier ministre prévient qu'"aucune demande de mise à l'abri ne doit être refusée par manque de place". "Il vous appartient donc de mobiliser (...) toutes les capacités d'accueil nécessaires et d'être réactifs", ajoute-t-il, estimant que les Services intégrés de l'accueil et de l'orientation (SIAO) doivent "améliorer significativement, et dès cet hiver, la prise en charge des personnes."
Ces déclarations interviennent alors que le débat s'est porté, fin novembre, sur l'accueil dans les centres d'hébergement : selon le quotidien Libération, des consignes avaient été passées pour refuser les étrangers en situation irrégulière dans les centres d'hébergement d'urgence dans plusieurs départements. Le secrétaire d'Etat au logement, Benoist Apparu, avait par la suite annoncé l'envoi d'une circulaire "hiver" sur "l'accueil inconditionnel" en centres d'urgence, tandis qu'au cours du même mois, le déblocage de crédits supplémentaires avait été annoncé à l'issue d'une réunion sur le sujet à Matignon.
Mais les associations avaient jugé ces annonces insuffisantes. Mercredi 8 décembre, la Fondation Abbé-Pierre (qui a récemment adressé un "carton rouge" aux "décideurs" sur le sujet) lançait encore une nouvelle campagne de sensibilisation consacrée au mal-logement, "qui va empirant et que la crise actuelle a considérablement aggravé", et touchant encore 600 000 enfants selon la fondation.
CONTRAINDRE LES COMMUNES À LA CONSTRUCTION DE LOGEMENTS SOCIAUX
"L'accès à un logement (...) est la finalité première de l'intervention publique. C'est le sens de la stratégie du 'logement d'abord'", rappelle également François Fillon. Le maintien de plusieurs milliers de familles "riches" dans le parc du logement social continue en effet de provoquer des remous, alors que plus d'un million de ménages attendent toujours d'y décrocher un toit. Fin novembre, le président de l'Union sociale pour l'habitat (USH), Thierry Repentin, se disait "scandalisé" par les informations de presse selon lesquelles "53 000 ménages parmi les plus riches de France" seraient logés dans un des quelque quatre millions de HLM du pays.
Sur ce sujet, le gouvernement, qui s'oppose à la vision de "mixité sociale" du mouvement HLM, souligne que les bailleurs sociaux ont l'obligation de loger surtout les ménages les plus modestes. Il fait valoir l'instauration par une loi de mars 2009 d'un surloyer, et même d'une obligation de quitter les lieux si les ressources sont deux fois supérieures au plafond. "Vous devez veiller à ce que l'intégralité du contingent de logements sociaux qui vous est réservé soit bien identifiée et efficacement gérée", écrit aux préfets François Fillon, selon qui "le développement d'une offre de logements à loyers maîtrisés demeure une priorité".
Les communes "qui ne respectent pas leurs obligations de construction de logements sociaux" doivent y être contraintes, insiste-t-il encore. Afin d'offrir une "meilleure visibilité" aux acteurs, François Fillon indique également avoir demandé que "l'intégralité" du budget consacré à l'aide aux sans-abri (programme 177) soit versée dès début 2011. Il s'élève à 1,2 milliard d'euros, selon le gouvernement.
Encore un article super, je pense que c'est toi qui aurait du écrire un livre sur les SDF et non pas moi car tu en connais plus sur le sujet, tu trouve souvent des infos intéressantes.... Bravo Parraint
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