Plus qu'un hébergement, les sans-abri réclament du réconfort physique ou moral. C'est ce qui ressort d'une consultation effectuée auprès de ce public par six associations.
Pour la première fois, les équipes de maraude de la Croix-Rouge, du Samu social de Paris, des Restos du coeur, de la Fondation Armée du Salut et de l'Ordre de Malte, aidées par le collectif des Morts de la rue, ont interrogé les sans-abri sur leurs attentes.
Malgré la faiblesse du panel - 255 avis exploitables recueillis dans 30 départements différents -, les résultats de cette étude, dévoilée en septembre, confortent l'idée souvent défendue par les acteurs de terrain de l'inadaptation des dispositifs de premier accueil pour une partie des personnes à la rue.
52 % des SDF dénoncent ainsi le manque d'intimité des centres d'hébergement d'urgence, 46 % regrettent qu'ils soient peu propices au repos et 38 % critiquent leur hygiène et le manque de sécurité.
Au-delà de l'hébergement, 58 % des SDF souhaiteraient plus de lieux d'hygiène. La moitié plébiscitent aussi des espaces d'aide à leurs démarches administratives. Les sans-abri souhaiteraient par ailleurs que les divers services qui leur sont destinés (hébergement, orientation, santé...) soient regroupés en un lieu unique.
L'étude a aussi permis de comparer les attentes des sans-abri et les objectifs des équipes mobiles. Si globalement les missions que se fixent les caritatifs (apporter du réconfort, satisfaire les besoins matériels) répondent aux attentes exprimées par les personnes à la rue, un examen plus approfondi des résultats met en lumière des divergences réelles.
Les bénéficiaires recherchent comparativement plus de soins que ce que les associations leur proposent. 48 % des personnes interrogées attendent ainsi que les équipes mobiles leur proposent une offre de soin, et 41 % trouvent difficile d'accéder au système de santé.
La recherche de réconfort autant physique et moral est énoncée par 79 % des SDF. Ce résultat traduit l'isolement très fort dont souffrent les sans-domicile fixe.
Le sentiment de rejet de la société est ainsi souvent vécu plus douloureusement que les inconvénients matériels de la vie à la rue.
Catherine Rollot
Bonsoir Alain,
RépondreSupprimerSouvent, pour ces personnes, un sourir, une parole ou une attention valent mieux qu'une pièce souvent jetée comme une poignée de riz aux pigeons. Très souvent, d'ailleurs, en discutant avec eux, on s'enrichit de leur expérience, mais les gens ne communiquent plus aujourd'hui, ne savent pas aller vers les autres ... comment s'étonner qu'il y ait des guerres ...
Amicalement
Béa et Lucien