A Cabourg, une opération du Secours populaire pour les oubliés des vacances


CABOURG (CALVADOS), ENVOYÉE SPÉCIALE - A l'occasion de la 32e édition de la Journée des oubliés des vacances, mercredi 24 août, près de 5 000 petits Franciliens ont profité de la plage de Cap Cabourg, dans le Calvados, à l'initiative du Secours populaire.
"L'idée naît d'un constat simple : un enfant qui n'est pas parti en vacances avant le 15 août ne partira pas. En 2011, c'est un enfant sur trois qui n'est pas parti, et la proportion s'élève à un Français sur deux", scande Julien Lauprêtre, président du Secours populaire.
"Cette année, nous avons enregistré une hausse de 15 % des demandes pour participer à cet événement, reprend-il. Certains enfants n'ont encore jamais vu la mer. A la rentrée, ils évoqueront cette journée avec le même enthousiasme que s'ils venaient de passer trois semaines à Saint-Tropez ."
Ce n'est pas le cas d'Amine et Hanane, respectivement 10 ans et 8 ans, qui ont déjà rendu visite à la grande bleue par le passé. En revanche, en 2011, leurs vacances n'auront été que de courte durée. Si le frère et la sœur ont en effet eu droit à une escapade d'une semaine, début juillet, dans les Alpes, ils n'ont pas pu s'échapper de la capitale du reste de l'été.
"L'an dernier, nous sommes partis plus longtemps en Algérie, où nous avons de la famille, confie Naima Fulcher, leur maman, venue les déposer au car qui les attendait place d'Italie. Mais le billet coûte en moyenne 500 euros, et comme nous sommes quatre, mon mari, les petits et moi, nous ne pouvons pas assumer de telles dépenses chaque année. Nous pouvions nous le permettre lorsque les enfants étaient plus jeunes, puisqu'on ne payait pas l'intégralité de leur billet. Mais ce n'est plus le cas à présent."
PRÈS DE 1 000 BÉNÉVOLES
La Journées des oubliés offre une ultime chance à ceux qui n'auraient pas pu en profiter de s'imprégner de l'ambiance des vacances, avant la rentrée. Alors, dès qu'il a eu vent de l'action du Secours populaire, Amine a sauté sur l'occasion. Le petit garçon raconte : "J'étais au square lorsque j'ai entendu François, un bénévole, parler de la sortie à Cabourg à un copain. Alors j'en ai discuté avec mes parents qui ont bien voulu nous inscrire, ma sœur et moi."
Et pour accompagner ces vacanciers d'un jour, près de 1 000 bénévoles ont été réquisitionnés. Des animateurs chargés de surveiller les enfants, tous âgés de 6 à 12 ans, mais pas seulement. "Il y avait aussi deux médecins, trois infirmières, et d'autres professionnels de santé pour chaque groupe", explique Pascal Rodier, responsable de la fédération Ile-de -France.
Pari réussi à en croire les enfants qui, en fin de journée, affichent tous une mine satisfaite, à l'instar d'Amine et Hanane, qui évoquent en chœur, sur un ton déjà nostalgique, "les baignades, les jeux et les cadeaux distribués".
Pour l'occasion, le Secours populaire a déboursé près de 250 000 euros. Une somme qui n'aurait pu être réunie sans l'octroi de subventions. Cependant, Julien Lauprêtre s'inquiète des restrictions budgétaires auxquelles il pourrait être amené à faire face. L'enveloppe attribuée dans le cadre du Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD) devrait en effet être réduite de près de 400 millions d'euros en 2012. "Une évolution qui serait de nature à provoquer un véritable tsunami alimentaire, s'insurge le président du Secours populaire. L'an passé, ce plan d'aide avait permis de financer la moitié des 90 millions que nous avions servis".
Justine Gay

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire